Un gisement exceptionnel aurait été repéré sous un plan d’eau paisible, mettant en lumière des enjeux financiers, écologiques et juridiques explosifs. Le propriétaire du terrain, réduit au silence pendant plusieurs mois, commence à faire entendre sa voix.
Une découverte souterraine inattendue dans le Jura
L’information a d’abord circulé parmi les géologues du BRGM avant de fuiter discrètement dans une note confidentielle transmise aux ministères : un gisement de terres rares d’une valeur potentielle de 68 milliards d’euros a été identifié à 800 mètres de profondeur sous le lac de Saint-Amour, dans le département du Jura. C’est ici, dans cette région plus connue pour ses villages viticoles que pour ses ressources minières, que se trouverait l’un des plus grands potentiels miniers d’Europe.
Les terres rares, utilisées notamment dans les téléphones, les voitures électriques et l’armement, sont au cœur d’une bataille géopolitique mondiale. La Chine contrôle près de 80 % du marché international (Sciences et Avenir). Ces métaux sont devenus un levier stratégique majeur pour les États qui cherchent à sécuriser leurs approvisionnements.

Un propriétaire en colère face à une absence totale de compensation
M. Dubois, propriétaire légal des parcelles entourant le plan d’eau, n’a pas été informé officiellement de l’évaluation de son sous-sol. Il a appris l’existence du gisement par un article relayé en ligne. Contacté par mes soins, il accepte de me recevoir dans sa maison, juste aux abords du lac.
« Le sol m’appartient, non ? Pourtant, ils me disent que ce qu’il y a en dessous ne me revient pas. Je ne toucherai rien, même pas une prime symbolique. C’est dingue », me glisse-t-il. « Imaginez qu’on découvre du pétrole chez vous et qu’on vous dise : ‘Merci, au revoir’. »
Sa frustration renvoie à une réalité juridique peu connue : en France, selon le Code minier, les richesses souterraines appartiennent à l’État, et non au propriétaire du sol. Il n’existe donc aucune obligation de compensation en cas de découverte d’un minerai stratégique, sauf en cas d’expropriation pour exploitation effective.
Une exploitation minière encore très hypothétique
Un gisement prometteur, mais un avenir incertain
Si les montants évoqués font tourner les têtes, l’exploitation de ce type de matière première se heurte à de nombreuses contraintes. D’un point de vue industriel, la rentabilité d’un gisement dépend de plusieurs critères :
- La concentration du minerai
- La profondeur du gisement
- L’accessibilité logistique
- Les exigences environnementales
À l’heure actuelle, aucune mine de terres rares n’existe en France. Le BRGM rappelle que les conditions d’exploitation sont encore loin d’être réunies. Même si le potentiel est confirmé, les coûts d’extraction pourraient dépasser la rentabilité immédiate.

Un gouffre environnemental redouté
Les procédés actuels d’extraction détériorent les sols, polluent les nappes phréatiques et libèrent des éléments radioactifs comme le thorium ou l’uranium. Selon France Inter, ces problématiques ont conduit plusieurs pays européens à renoncer à exploiter leurs propres gisements malgré une dépendance criante.
Paramètre | Impact |
---|---|
Pollution des eaux | Évasion de produits chimiques et radioactifs |
Aménagements nécessaires | Forages, routes, traitement des déchets |
Acceptabilité sociale | Très faible dans les zones naturelles protégées |
L’alternative : miser sur le recyclage
Face à ces contraintes, la France investit dans des projets de recyclage. À Lacq, une usine portée par Carester prévoit la transformation de déchets high-tech en terres rares réutilisables. À pleine capacité, elle couvrirait 15 % de la demande mondiale en terres rares lourdes (source : techniques-ingenieur.fr).
Une manière plus durable, certes, mais qui n’efface pas l’intérêt national d’avoir accès à des gisements bruts pour gagner en souveraineté technologique.

Pressions politiques et silence administratif
L’affaire embarrasse les autorités locales. À Saint-Amour, le maire n’a fait aucune déclaration publique. La préfecture de Bourgogne-Franche-Comté, que j’ai contactée, a renvoyé aux « procédures habituelles d’évaluation et d’autorisations minières », sans commenter les enjeux fonciers. Des élus, sollicités off the record, redoutent une contestation écologique massive en cas de lancement d’un forage test.
Questions fréquentes sur les terres rares en France
Quels sont les principaux défis environnementaux liés à l’extraction des terres rares ?
L’extraction libère des déchets toxiques, consomme beaucoup d’eau et génère des résidus radioactifs. Les nappes phréatiques et la biodiversité locale sont particulièrement vulnérables.
Comment la France pourrait-elle se démarquer dans la production de terres rares ?
En misant sur des procédés d’exploitation écologiquement responsables et sur le recyclage, comme cela est projeté à Lacq. L’innovation technologique et des partenariats publics-privés pourraient structurer une filière compétitive.
Quels sont les avantages et les inconvénients du recyclage des terres rares par rapport à leur extraction ?
Avantages : moins d’impact environnemental, réutilisation de matériaux existants, moindres coûts logistiques. Inconvénients : volumes plus faibles, tri complexe des composants, dépendance au flux de déchets électroniques.
Quelle est l’importance géopolitique des terres rares pour les pays européens ?
Élevée. Elles conditionnent l’indépendance technologique de l’Europe dans les domaines de la défense, du numérique et de l’énergie. Laisser la Chine contrôler les ressources pose un risque stratégique majeur.
Comment les normes environnementales influencent-elles les projets miniers de terres rares en France ?
Elles restreignent fortement les possibilités d’exploitation. Les projets doivent passer par des études d’impact rigoureuses, des consultations publiques et des autorisations préfectorales très strictes.
Source finale de la donnée initiale : https://www.dbl-constructions.fr/