Gisement de cuivre évalué à 28 milliards détecté par drone thermique, les images satellitaires confirment l’étendue

Paul Emond
Paul Emond
Journaliste indépendant pour coursdesmetaux.fr
Sous les frondaisons d’une forêt dense, des capteurs aériens ont dévoilé une anomalie qui inquiète et fascine.

Un simple vol de drone pourrait avoir changé le destin économique d’une région entière. Ce que les capteurs thermiques ont révélé, loin des yeux du monde, remet en question notre manière d’aborder les ressources souterraines.

Une méthode de prospection qui bouleverse les codes

Le gisement de cuivre récemment identifié, d’une valeur estimée à 28 milliards d’euros, n’a pas été découvert par forage ou exploration terrestre classique. La trouvaille vient de l’utilisation combinée de drones thermiques et d’images satellitaires. Ce procédé de détection aérienne, jusqu’ici marginal dans l’industrie, montre une efficacité redoutable dans les environnements inaccessibles.

Le drone, équipé de capteurs infrarouges de dernière génération, a survolé une zone boisée de plusieurs kilomètres carrés. Une anomalie thermique persistante a attiré l’attention des opérateurs : des températures légèrement supérieures, indicatives de structures métalliques profondes. La canopée rendait impossible la vérification à l’œil nu.

En parallèle, des images satellites à haute résolution, issues de la constellation Sentinel-2 de l’agence spatiale européenne (ESA), ont permis de cartographier précisément les contours du gisement. Les données combinées suggèrent une présence massive de cuivre répartie sur une superficie de plusieurs hectares.

Une zone inhabitée… ou presque

D’après les premières investigations, la zone ciblée par les drones recouvre partiellement une parcelle enregistrée au cadastre au nom d’un particulier, fait qui a déclenché une procédure d’enquête foncière. Selon l’article publié sur le site dbl-constructions.fr, l’homme concerné ignorait totalement ce que recelait son sous-sol.

« Un matin, j’ai vu un drone stationner plusieurs minutes au-dessus de mes terres. Je n’ai rien pris au sérieux jusqu’au jour où deux enquêteurs du cadastre et du ministère sont venus frapper à ma porte », m’a confié le propriétaire, encore abasourdi. « Depuis, mon terrain est sous surveillance continue. On m’a parlé d’un « intérêt stratégique » pour le pays. »

Selon l’article d’encrage.media, le gisement pourrait représenter la plus grande découverte de cuivre sur le continent européen au cours de la dernière décennie.

Un métal pas comme les autres

Le cuivre est aujourd’hui stratégique. Conducteur de choix pour les technologies vertes, il entre dans la fabrication des bornes électriques, batteries, éoliennes, moteurs et réseaux. L’Agence internationale de l’énergie estime à +40 % la hausse de la demande mondiale d’ici 2040. Une tension sur le marché s’installe déjà, avec des prix atteignant des sommets sur le London Metal Exchange.

Usage industriel Part dans l’utilisation globale
Câblage électrique 65%
Infrastructure verte (éolien, solaire) 15%
Électronique 10%
Construction 10%

Une enquête aux ramifications politiques et juridiques

L’affaire a pris une épaisseur nationale avec l’entrée en scène du ministère des Armées et du ministère de la Transition énergétique. La procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique est sur la table. La Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) a indiqué que le sous-sol n’appartient pas automatiquement au propriétaire du terrain de surface, conformément à l’article L.111-1 du Code minier français.

Contacté, un porte-parole de la DGEC a mentionné que « l’État conserve un droit de priorité pour l’exploitation de ressources critiques identifiées dans des zones sensibles ou à fort intérêt économique collectif ».

Les prochaines étapes

Une mission conjointe entre le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et le Service géologique national est en cours pour mener les premiers sondages de validation au sol. L’exploitation n’est pas encore autorisée ; une étude d’impact environnemental et une consultation locale seront nécessaires avant l’obtention d’une future concession minière.

Une technologie qui repositionne la prospection minière

Les drones thermiques ne sont plus réservés à la surveillance ou à l’agriculture de précision. Ce type de détection a déjà fait ses preuves dans des zones conflictuelles pour repérer des poches de minerais stratégiques, comme le rappelle un rapport du GICHD.

  • Détection non intrusive
  • Faible coût opérationnel
  • Adaptabilité terrain accidenté
  • Couplage possible avec des données satellites multi-spectrales

Quels sont les avantages des drones thermiques par rapport aux autres technologies de détection ?

Les drones thermiques permettent une lecture en surface sans creuser. Ils détectent les variations de température liées à des concentrations de minéraux conducteurs comme le cuivre. Contrairement aux radars géophysiques terrestres, ils couvrent une large zone rapidement et à faible coût.

Comment les images satellitaires confirment-elles l’étendue du gisement de cuivre ?

Les satellites munis de capteurs multispectraux détectent des signatures caractéristiques dans le sol, notamment l’altération de la végétation ou des changements topographiques. En croisant ces données avec les anomalies thermiques, les géologues peuvent modéliser en 3D les nappes métallifères.

Quels sont les impacts environnementaux potentiels de l’exploitation de ce gisement de cuivre ?

L’extraction de cuivre peut entraîner la déforestation, la contamination des nappes phréatiques et la perte de biodiversité. L’État impose donc une étude d’impact sérieuse avant autorisation, assortie de mesures compensatoires en matière de reboisement et de dépollution.

Quelle est la procédure pour l’exploitation d’un gisement de cuivre découvert par drone ?

Après validation des données, l’entreprise intéressée doit soumettre une demande de permis exclusif de recherches (PER). Ensuite, un permis d’exploitation minière peut être délivré, conditionné par une enquête publique, des études environnementales et une autorisation préfectorale.

Quels autres gisements de cuivre ont été découverts récemment grâce à des technologies similaires ?

En avril 2025, un gisement de 20 millions de tonnes a été détecté en Chine via une combinaison de scans LIDAR et de thermographie, selon Newsly. En Afrique de l’Est, des technologies semblables ont permis en 2024 de localiser des veines de cobalt et de cuivre simultanément selon Le Monde (lemonde.fr).

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