Cet exercice est posé par les managers chez facebook afin de filtrer les candidats, voici ce qu’il faut répondre pour obtenir un entretien

Amélie Louzier
Amélie Louzier
Formatrice dans une école internationale
Une simple question peut révéler bien plus que vos compétences techniques lors d’une candidature chez Meta.

Dans le flot de candidatures reçues chaque semaine par les équipes techniques de Meta (maison-mère de Facebook), un exercice est régulièrement utilisé pour trier les profils. Il est présenté comme une étape banale, mais sa formulation cache une exigence bien plus stratégique. L’énoncé, que vous retrouverez plus bas dans cet article, paraît accessible : il s’agit de trouver certaines séquences dans un tableau. Mais ce que recherchent les recruteurs à travers cet exercice va bien au-delà de la bonne réponse.

Un test simple en apparence, mais révélateur

Le premier réflexe des candidats expérimentés est de penser à une solution directe : balayer le tableau et tester toutes les sommes possibles. Pourtant, c’est là que l’entretien technique commence, bien avant de se retrouver face à un ingénieur recruteur. Cette mise à l’épreuve est conçue pour juger de la capacité de raisonnement, de la rigueur dans la formulation d’hypothèses, mais surtout du sens pratique.

Comme nous le verrons plus bas, l’énoncé insiste sur plusieurs détails : les doublons sont autorisés, les éléments sont à traiter dans l’ordre, et seuls les sous-tableaux consécutifs comptent. Les candidats pressés passent systématiquement à côté de cette subtilité.

Ce que Meta attend vraiment d’un candidat

Ce qui se joue en réalité, c’est la manière dont vous abordez le problème. L’exercice sert de révélateur : il ne s’agit pas seulement de coder, mais d’expliquer comment et pourquoi on choisit une méthode. Les meilleures réponses s’accompagnent toujours d’une stratégie argumentée, claire, et optimisée.

Le piège est redoutable. Ceux qui viennent avec une approche naïve en O(n²) pour deux boucles imbriquées finissent souvent recalés. À l’inverse, une solution linéaire — notamment par fenêtre glissante — suscite presque toujours une convocation à un entretien, à condition qu’elle soit bien formulée.

« Je ne m’attendais pas à un filtre aussi mathématique. Mais ce qui a vraiment fait la différence, c’est quand j’ai expliqué pourquoi j’utilisais une fenêtre glissante. Le recruteur m’a littéralement dit : ‘C’est exactement ce qu’on attend’. »

— Lamine, ingénieur recruté chez Meta en 2024

Lecture attentive et hygiène de code sont scrutées

Meta prête beaucoup d’attention à la qualité de la réponse fournie, et pas uniquement sur le fond. Cela inclut le choix du langage, la clarté du pseudo-code et même la manière de nommer les variables. La rigueur est une compétence transversale qui se lit dans chaque ligne, et l’excès de commentaires ou l’utilisation d’abréviations confuses peuvent peser dans la balance.

Ce test technique – que vous retrouverez juste en bas – s’apparente donc à un révélateur comportemental. Il permet d’isoler les candidats capables de lire attentivement, de penser en termes de complexité algorithmique, et surtout de garder la tête froide dans un contexte stressant.

Les recruteurs cherchent des candidats capables de :

  • Comprendre et reformuler précisément les consignes
  • Évaluer la complexité avant d’implémenter
  • Identifier les cas limites et les tester
  • S’exprimer clairement à l’écrit

Un filtre automatique, mais intelligent

Dans un contexte de recrutement mondial, Meta doit gagner du temps sans sacrifier la qualité. Cet exercice agit comme un premier filtre automatisé, mais tout sauf arbitraire. Et selon les retours recueillis, les réponses sont d’abord analysées par un algorithme, puis par un recruteur si elles passent certains critères — vitesse, efficacité, et élégance.

Comprendre ce que l’entreprise cherche à travers cet exercice permet de répondre au-delà du code. La majorité des candidats échouent non pas pour avoir trouvé une mauvaise solution, mais pour avoir mal priorisé ce que leur réponse devait démontrer.

Voici donc l’énoncé exact de l’exercice posé dans les premières semaines de tri de candidature par les équipes de Meta :

Consigne
  1. Considérez un tableau contenant des entiers positifs et une valeur cible (target).
  2. Votre tâche consiste à trouver toutes les combinaisons possibles de nombres consécutifs du tableau dont la somme est exactement égale à la valeur cible.
  3. Le tableau fourni n’est pas trié et peut contenir des doublons, mais les valeurs doivent être utilisées dans l’ordre dans lequel elles apparaissent.
  4. Implémentez une fonction en pseudo-code ou dans le langage de votre choix (Python, JavaScript ou Java) qui retourne toutes les plages d’indices correspondant aux séquences satisfaisant cette propriété.
  5. Exemple de donnée d’entrée : tableau = [1, 3, 2, 1, 4, 1, 3, 2], target = 6
  6. Question : Quelles sont les plages d’indices (i, j) telles que la somme de tableau[i..j] = target ? Donnez aussi la méthode.

Les candidats qui réussissent cette étape sont ensuite soumis à des épreuves plus conceptuelles portant sur la conception d’architecture, la gestion de code legacy, ou la communication inter-équipe. Mais tout commence souvent avec cette question. Et une chose est sûre : ce n’est pas tant la réponse qui compte, que la manière d’y arriver.

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