Apprendre les multiplications en 1 mois c’est possible grâce à cette méthode chinoise interdite en france

Amélie Louzier
Amélie Louzier
Formatrice dans une école internationale
Une technique d'apprentissage alternative fait débat depuis peu, promettant une maîtrise rapide des multiplications.

Sur les réseaux sociaux et dans certains cercles éducatifs, une affirmation circule avec insistance : « Apprendre les multiplications en 1 mois, c’est possible grâce à cette méthode chinoise interdite en France ». Intrigué par cette promesse audacieuse, j’ai mené l’enquête sur l’origine de cette méthode prétendument bannie. Ce que j’ai trouvé est aussi fascinant que révélateur sur nos habitudes pédagogiques.

Une interdiction qui n’existe pas

Premier constat : aucune méthode d’apprentissage dite « chinoise » n’est interdite sur le territoire français. Ni par le ministère de l’Éducation nationale, ni par une quelconque autorité pédagogique. L’affirmation serait donc, au mieux, une confusion, au pire un slogan marketing destiné à générer de la curiosité.

Le malentendu pourrait venir du caractère atypique de certaines techniques asiatiques, très éloignées des standards pratiqués en France, ce qui crée une perception erronée d’illégalité ou de tabou.

Les vraies méthodes chinoises enseignées aux enfants

En Chine, les enfants sont exposés dès le plus jeune âge à une combinaison de techniques rigoureuses pour automatiser les multiplications bien au-delà de 10×10. Voici une synthèse des principales méthodes utilisées :

Méthode visuelle dite « multiplication chinoise »

Basée sur des traits ou des rectangles et diagonales, cette technique visuelle rend les multiplications accessibles sans table ni calcul mental. Elle s’appuie sur la disposition géométrique des chiffres pour découper la multiplication en tâches simples et visuelles.

  • Facilement mémorisable grâce à des repères spatiaux
  • Utile pour comprendre la logique du passage à la dizaine, puis à la centaine

Elle est expliquée clairement sur le site pédagogique de Gérard Villemin, mathématicien français (http://villemin.gerard.free.fr/Calcul/MultiChi.htm).

Mémorisation par comptines

La fameuse « chanson des neuf-neuf » apprise en Chine décline les 81 opérations de multiplication sous forme de poèmes narrés et rythmés. Ce système favorise une mémorisation naturelle par répétition et musicalité. Les élèves apprennent généralement jusqu’à 12×12.

L’usage du boulier chinois (abacus)

Utilisé depuis des siècles en Asie, le boulier permet de manipuler physiquement les chiffres avec une rapidité bluffante. Lors d’ateliers comme celui organisé à Lingolsheim [vidéo sur tiktok.com/@france3grandest], des enfants français réussissent à effectuer des calculs complexes dès les premières semaines.

Très tôt, les enfants abandonnent le support physique pour visualiser mentalement le boulier, ce qui accélère leur performance en calcul mental. C’est un apprentissage hybride, entre manipulation et abstraction.

« Mon fils ne comprenait rien aux multiplications. Après trois semaines avec un boulier et une chanson, il faisait 7×8 plus vite que moi », témoigne Camille R., mère d’un élève de CE2 à Colmar.

Apprentissage express : un mythe possible sous conditions

Apprendre les multiplications en un mois est ambitieux, mais pas irréaliste avec les bonnes conditions réunies :

Un programme structuré sur quatre semaines

  • Semaine 1 : Mémorisation rythmée jusqu’à 5×5 avec schémas et chansons
  • Semaine 2 : Introduction de la méthode visuelle (rectangles et traits)
  • Semaine 3 : Pratique quotidienne du boulier et premières simulations mentales
  • Semaine 4 : Exercices intégrés avec des multiplications à deux chiffres

Résultats observés dans certaines écoles

En Chine, la méthode abacus est intégrée systématiquement et produit des élèves performants dès l’âge de 8 ans. Le Royaume-Uni a d’ailleurs introduit cette pratique dans plus de la moitié de ses écoles primaires depuis 2016, selon le rapport de l’OECD (via www.oecd.org).

Comparaison structurée entre pratiques française et chinoise

Aspect Méthode française classique Approche chinoise
Tables apprises Jusqu’à 10×10 Jusqu’à 12×12[4]
Durée moyenne d’acquisition 6 à 12 mois 1 à 3 mois avec rythme quotidien[6]
Supports utilisés Fiches et cahiers Boulier, visuel, audio

Un intérêt croissant hors d’Asie

Des ateliers pilotes, comme ceux relayés par Sylvain Duclos sur TikTok, montrent que ces approches séduisent de plus en plus d’enseignants en France, même si elles ne sont pas officiellement au programme de l’Éducation nationale.

Quelle est la différence entre la méthode chinoise et la méthode classique de multiplication ?

La méthode chinoise repose sur la mémorisation étendue, visuelle et auditive, ainsi qu’une forte implication physique à travers le boulier. Elle est plus multisensorielle que la méthode classique française, essentiellement basée sur l’abstraction et la répétition écrite.

Comment la méthode chinoise peut-elle améliorer les compétences mathématiques des élèves ?

Elle facilite la compréhension des nombres, augmente la vitesse de calcul mental et motive les élèves par la diversité des activités proposées, ce qui renforce l’engagement et réduit les blocages scolaires.

Existe-t-il des ressources en ligne pour apprendre la méthode chinoise de multiplication ?

Oui : chaînes YouTube pédagogiques (vidéo méthode visuelle), sites spécialisés comme www.mathsisfun.com ou le portail de Gérard Villemin (http://villemin.gerard.free.fr/Calcul/MultiChi.htm), ainsi que des applications mobiles intégrant les méthodes du boulier.

Quels sont les avantages de l’utilisation de l’abacus pour apprendre la multiplication ?

Il développe la coordination œil-main, la mémoire visuelle et permet une transition naturelle vers le calcul mental. L’abacus favorise également la visualisation des grands nombres.

La méthode chinoise de multiplication est-elle enseignée dans les écoles françaises ?

Pas officiellement. Elle est expérimentée dans certains ateliers privés ou associatifs, mais n’est pas reconnue ni intégrée dans les programmes de l’Éducation nationale.

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