Il suffit parfois d’un détail minuscule pour transformer un simple objet du quotidien en chimère convoitée. À première vue, ce n’est qu’une pièce de 20 centimes d’euro, banale, surannée par son usage et sa couleur patinée. Mais depuis qu’un exemplaire particulier a été adjugé à plus de 400 euros, certains fantasment sur un trésor monétaire mieux gardé que l’or.
Une pièce en cuivre qui défie les jauges de prix
Le titre intrigue, et pour cause : peut-on vraiment vendre une pièce de 20 centimes à un prix supérieur à celui d’un lingot d’or ? En réalité, aucun exemplaire n’a encore franchi ce seuil symbolique. Pourtant, certaines erreurs de frappe uniques ont suffi à faire s’envoler les enchères à des niveaux inattendus.
En 2023, lors d’une vente organisée sur le site spécialisé CGB.fr, j’ai retrouvé une pièce française de 20 centimes arborant une double frappe incuse – une anomalie rarissime où l’avers de la pièce se retrouve simultanément en relief et en creux sur la face opposée. Cette défaillance mécanique, véritable accident de la frappe, a été décrite comme une pièce « unique » par les experts. Elle a été adjugée à 405 euros, après une estimation initiale à 500 euros. L’offre la plus haute enregistrée avait même atteint 516 euros, selon les données publiées par le site (nofollow) : www.cgb.fr.
Une pièce espagnole à 550 euros
Dans le même sillage, une pièce espagnole de 1999, frappée avec une anomalie non spécifiée et présentée comme « unique », est aujourd’hui proposée à la vente sur eBay pour la modique somme de 550 euros. L’offre peut sembler excessive, mais dans les cercles numismatiques, ces pièces deviennent des objets hautement désirables. La rareté fait le prix. Et surtout, leur diffusion est si limitée que la plupart échappent complètement aux circuits commerciaux habituels.
Rareté accidentelle, valeur exceptionnelle
Derrière ces tirages erronés se cache une histoire. La Monnaie de Paris, dans un rapport confirmé par Le Parisien en début d’année 2024, a été contrainte de détruire 27 millions de pièces de 10 et 20 centimes, soit une perte estimée à près d’un million d’euros. À l’origine : un rejet du design par les autorités européennes. Un incident massivement coûteux et révélateur de la minutie nécessaire à chaque étape de fabrication monétaire.
Ce contexte a stimulé la traque aux erreurs. Collectionneurs, revendeurs, passionnés arpentent les brocantes, inspectent leurs fonds de portefeuille, et scrutent les moindres anomalies : décallage de frappe, double face, absence de marquage.
« Je l’ai trouvée dans un rouleau de pièces neuves retiré à la banque. Au début, je ne réalisais même pas qu’elle était irrégulière. C’est en la comparant avec d’autres que j’ai vu que quelque chose clochait. J’ai mis l’annonce sur eBay, juste pour voir. Le lendemain, j’avais une offre à 300 euros. » — Damien L., collectionneur amateur
Quand le cuivre se monnaie comme l’or
Alors pourquoi ce mythe du lingot ? Parce que les comparaisons font mouche. Un lingot standard d’un kilogramme d’or valait autour de 55 000 euros début 2025 (source : Banque de France), mais ce n’est pas à ce lingot que les internautes pensent. En ligne, les barres de 1 once (soit 31,1g) sont l’étalon populaire : autour de 1 860 euros l’unité. Comparer une pièce de 550 euros à ce métal noble provoque débats et extrapolations, même s’il reste un écart concret.
| Type de pièce | Erreur | Valeur observée |
|---|---|---|
| 20 cts France (2023) | Double frappe incuse | 405 € |
| 20 cts Espagne (1999) | Frappe anormale | 550 € |
| 20 francs Vreneli (Suisse) | Double frappe or | Jusqu’à 15 000 CHF |
Une logique numismatique avant tout
Les prix s’envolent surtout pour des raisons de marché. Une erreur de frappe ne vaut rien en soi. C’est sa rareté, la conjoncture et l’intérêt que lui portent les acheteurs qui font grimper les enchères.
Le site Numista, référence dans le classement des pièces, répertorie près de 50 variantes connues dans la série des 20 centimes. Mais les plus valorisées restent celles désignées comme fautées rares ou non référencées dans les tirages officiels.
- Frappe en double (avers répété ou superposé)
- Décalage du marquage
- Erreurs de flan (métal incorrect ou inadapté)
- Absence de lettre monétaire ou de millésime
Foire aux questions
Quelle est la valeur actuelle des pièces de 20 centimes avec des erreurs de frappe ?
Selon les caractéristiques, elles peuvent se vendre entre 50 et 550 euros. Les montants varient avec la rareté, la visibilité de l’erreur et l’intérêt des collectionneurs.
Pourquoi les pièces de 20 centimes avec des erreurs de frappe sont-elles si rares ?
Ces erreurs proviennent souvent d’un dérèglement ponctuel des presses de frappe. Les pièces fautées sont censées être décelées et détruites durant le contrôle qualité. Très peu échappent à cette vigilance.
Comment les erreurs de frappe affectent-elles la valeur des pièces de monnaie ?
Une faute visible et unique peut considérablement augmenter la valeur d’une pièce moderne, surtout si elle est en excellent état (SUP à SPL). Certaines erreurs spectaculaires deviennent des pièces de musée.
Quels sont les types d’erreurs de frappe les plus courants sur les pièces de 20 centimes ?
Défauts de centrage, doubles frappes, coins cassés, erreurs de métal. Certains cas extrêmement rares incluent une frappe croisée (avers et revers d’une autre valeur).
Comment les collectionneurs évaluent-ils les pièces de 20 centimes avec des erreurs de frappe ?
Ils évaluent selon quatre critères principaux : la rareté de l’erreur, l’état de conservation, son origine (avec ou sans certificat) et la demande sur le marché. Des plateformes comme Numista ou CGB en donnent une estimation plus précise.
