Alors que les journées s’allongent et que les forêts s’emplissent des senteurs printanières, promener son chien peut sembler anodin. Mais un geste mal interprété, un comportement spontané de l’animal, et l’amende tombe. Cette saison, c’est une sanction de 750 € qui guette nombre de maîtres, souvent surpris de tomber sous le coup de la loi.
Un comportement devenu fréquent chez les chiens
Ils flairent une piste, s’élancent, s’éloignent de quelques mètres… Leur instinct prend le dessus, surtout lorsque la nature se réveille. Ce comportement, courant chez les chiens de balade, notamment en forêt, est à l’origine d’une vague de sanctions cette année.
Depuis le 15 avril et jusqu’au 30 juin, la règlementation impose que tout chien soit tenu en laisse en forêt et sur les terrains forestiers, même s’il s’agit d’une courte promenade. L’arrêté du 16 mars 1955, toujours en vigueur, ne laisse aucune place à l’interprétation : toute divagation ou simple liberté offerte à l’animal en dehors des allées peut coûter cher. Très cher : jusqu’à 750 € d’amende par infraction (Service-public.fr).

« Cette nouvelle amende de 750 € tombe facilement dès que les chiens adoptent ce type de comportement »
« Ma chienne est partie à peine dix mètres dans les sous-bois, elle avait senti quelque chose. Je l’ai rappelée aussitôt mais deux agents sont intervenus. Résultat : 750 € d’amende. Je ne savais même pas que c’était interdit… », raconte Valérie D., une promeneuse régulière du parc de Compiègne. « Cette nouvelle amende de 750 € tombe facilement dès que les chiens adoptent ce type de comportement, c’est-à-dire tout le temps. »
Une mesure pour la biodiversité, mais mal connue
La raison derrière ce durcissement n’est pas nouvelle, mais elle reste mal comprise du grand public. Pendant le printemps, les forêts françaises abritent des espèces en pleine période de reproduction : oiseaux nichant au sol, chevreuils, renards, écureuils. Un chien en liberté, même inoffensif, peut perturber une couvée ou mettre un jeune en fuite, avec de lourdes conséquences.
Le site Planipets explique que ces infractions sont devenues une priorité pour l’Office français de la biodiversité (OFB), missionné pour protéger la faune sauvage. Des brigades patrouillent ainsi dans les zones à risque, souvent en civil, pour verbaliser plus efficacement.
Une réglementation qui dépasse la seule laisse
Mais d’autres comportements peuvent également coûter aussi cher aux propriétaires. Depuis plusieurs années, le défaut de puçage ou d’identification d’un chien ou d’un chat est réprimandé. Le non-respect de cette obligation est aussi passible d’une **amende de 750 €**.
La Direction générale de l’alimentation rappelle que seuls 90 % des chiens sont identifiés en France, contre à peine 50 % chez les chats domestiques (SFSD.fr).
- Chien sans laisse en forêt entre le 15 avril et le 30 juin : 750 €
- Chien non identifié par puce ou tatouage : 750 €
- Divagation hors propriété sans contrôle : dès 150 €
- Promenade sans autorisation sur certaines communes : 750 €
Des obligations locales en plus
Plus récemment, certaines communes sont allées encore plus loin. Depuis le 1er juin 2025, 22 municipalités françaises imposent une autorisation écrite aux propriétaires souhaitant promener leur chien en liberté en dehors des zones urbaines (Farmitoo). Une mesure qui rajoute de la confusion au cadre réglementaire, déjà dense pour nombre de citoyens.
Des réactions partagées face à la sévérité
Sur les réseaux comme dans les forums spécialisés, les réactions ne manquent pas. Si certains saluent la volonté de préserver les écosystèmes forestiers, d’autres dénoncent une mesure jugée trop punitive. Le fait que l’amende soit maximale même pour un écart minime agace.
Les associations de maîtres-chiens, elles, plaident pour plus de pédagogie et appellent à une meilleure signalisation dans les zones sensibles. Le ministère de l’Agriculture, lui, défend une approche responsabilisante plutôt que coercitive, mais reconnaît la nécessité d’augmenter la vigilance durant la saison sensible.

FAQ
Quelles sont les conséquences pour un chien qui se trouve en divagation ?
Un chien en divagation, c’est-à-dire se trouvant à plus de 100 mètres de son propriétaire, sans surveillance ni contrôle, peut être capturé par la fourrière. Cela peut entraîner des frais pour le propriétaire, voire la perte de l’animal si celui-ci n’est pas réclamé dans les délais légaux. Dans les zones sensibles, la divagation constitue aussi une mise en danger de la faune locale.
Comment puis-je m’assurer que mon chien reste toujours en laisse en forêt ?
Le plus efficace est de privilégier les longues laisses ou les longes de promenade, qui permettent au chien de se mouvoir tout en restant sous contrôle. S’assurer également de bien l’éduquer au rappel et vérifier la signalisation locale, parfois plus restrictive que la règlementation nationale.
Quelles sont les exceptions à la règle de tenir un chien en laisse en forêt ?
Les chiens utilisés dans un cadre professionnel autorisé (chasse, pastoralisme contrôlé) peuvent bénéficier d’exceptions, mais celles-ci doivent être justifiées. En dehors de ces cas, les règles s’appliquent à tous les chiens, quelle que soit leur taille ou leur race.
Quels sont les impacts environnementaux de la divagation canine ?
Un chien non tenu en laisse peut perturber ou anéantir une nichée, déplacer de jeunes mammifères ou endommager une zone protégée. Ces actes, souvent involontaires, ont une incidence directe sur la reproduction des espèces et la biodiversité locale.
Comment les agents de l’ONF contrôlent-ils les propriétaires de chiens en forêt ?
Les agents de l’ONF ou de l’OFB patrouillent régulièrement, parfois en tenue civile. Ils peuvent observer discrètement depuis les allées ou utiliser des jumelles. En cas de chien en liberté, l’amende est immédiate, sans nécessité d’un avertissement préalable.