La scène boursière européenne retrouve des couleurs au printemps 2025, avec des places comme Francfort et Milan affichant des performances notables. Sur fond de reprise partielle de l’économie continentale, Paris, elle, détonne. Le CAC 40 reste à la traîne alors que la dynamique européenne semble s’ancrer. Une trajectoire préoccupante ?
La France boursière en perte de vitesse
En 2024, la Bourse de Paris a subi un décrochage significatif, affichant une sous-performance de plus de douze points par rapport à la moyenne européenne selon Morningstar (source). En mai 2025, le CAC 40 ne gagne que 0,6 % quand l’indice allemand DAX, par exemple, croît de plus de 5 % (Scala Patrimoine).
Cette situation s’ancre à l’intersection de trois réalités : la dépendance de plusieurs géants français aux marchés extérieurs comme la Chine, une instabilité politique intérieure renforcée par les élections de 2024, et des fondations financières nationales plus fragiles que celles de ses voisins européens.

LVMH et L’Oréal, symboles d’une fragilité externe
Parmi les plus grandes capitalisations du CAC 40, certaines souffrent d’un contexte international défavorable, notamment en Asie. Le ralentissement économique chinois a un effet direct sur des firmes dont une part significative du chiffre d’affaires dépend de ce marché.
- LVMH : recul de 15 % en 2024, alors que 30 % de ses revenus proviennent de la Chine (Statista).
- L’Oréal : exposition à près de 22 % au marché chinois, touché par la moindre demande de biens de consommation.
- FDJ United : affectée localement par des choix fiscaux, la société a vu son action reculer de près de 9 % en mars 2025 en raison de la baisse de rentabilité liée à un relèvement de la fiscalité sur les jeux de hasard (Boursorama).
« Notre performance globale reste corrélée à nos marchés historiques. Lorsque Pékin ralentit, c’est tout notre levier de croissance qui est affecté », résume un cadre dirigeant d’un groupe du luxe, ayant souhaité rester anonyme.
Instabilité politique et tensions économiques internes
La France, en 2024-2025, offre un visage institutionnel marqué par le doute. Le passage d’un gouvernement à un autre au sortir des élections législatives a immédiatement creusé l’écart des taux d’emprunt entre la France et l’Allemagne, passé de 25 à 80 points de base selon Le Point (Le Point).
Les prévisions budgétaires ne rassurent pas davantage. Le déficit public reste problématique, avec une dette prévue à 114,5 % du PIB en 2025. Cette fragilité se traduit dans les révisions des estimations de bénéfices : -3,5 % en moyenne pour les entreprises françaises, contre +9 % pour le reste de l’Europe.
Une structure de marché défavorable
Outre les éléments conjoncturels, certains analystes évoquent des faiblesses structurelles. Le manque de fonds de pension incite moins les Français à investir dans les actions locales. En comparaison, le Royaume-Uni abrite 3 600 milliards de dollars d’actifs de fonds de retraite qui alimentent la cote de Londres (Institut Économique Molinari).
Autre signal : depuis 2020, la capitalisation totale de la Bourse de Paris est passée de 6 200 à 2 800 milliards de dollars.
Comparatif avec les principales places boursières européennes
Indice | Performance 2025 | Moteur principal |
---|---|---|
DAX (Allemagne) | +5,2 % | Rebond industriel |
FTSE MIB (Italie) | +4,8 % | Investissements publics élevés |
IBEX 35 (Espagne) | +3,9 % | Élan touristique |
CAC 40 (France) | +0,6 % | Consommation atone |
Perspectives : sous contraintes, mais pas sans marge ?
Certains signes donnent à penser que la Bourse de Paris pourrait retrouver de l’allant. La croissance chinoise est attendue à 5,2 % en 2025 selon les dernières prévisions de BNP Paribas (source), ce qui pourrait redynamiser les titres très exposés au commerce international.
Mais la Banque centrale européenne, elle, anticipe une stagnation de la croissance de la zone euro à 0,8 % cette année. Et les signaux faibles d’une récession alimentent toujours les inquiétudes (Interactiv Trading).
FAQ : en réponse aux points de tension
Quelles sont les principales entreprises françaises en déclin actuellement ?
Parmi les plus touchées : LVMH, L’Oréal, Sanofi (concurrencé par Novo Nordisk), FDJ United et quelques valeurs industrielles sensibles aux hausses d’impôts et aux coûts de production.
Pourquoi la Bourse française se dégrade-t-elle alors que l’Europe se valorise ?
À la différence de l’Allemagne ou de l’Italie, la France cumule des fragilités économiques internes, une fiscalité incertaine, et une moindre exposition aux secteurs industriels et technologiques en croissance.
Quels secteurs économiques sont les plus touchés par le déclin de la Bourse française ?
Le luxe, la santé, la consommation et les services publics réglementés. Ce sont des secteurs cycliques ou sensibles au contexte macroéconomique mondial et aux politiques fiscales.
Comment LVMH et L’Oréal sont-elles affectées par la situation économique en Chine ?
Moins de dépenses des consommateurs chinois signifient moins de ventes. Les stocks augmentent, les marges se réduisent, et les investisseurs anticipent un ralentissement durable de leur croissance. Les marchés sanctionnent cette perte de rythme.
Quels sont les facteurs politiques qui influencent le marché boursier français ?
Les investisseurs gardent l’œil sur les déséquilibres budgétaires, le manque de stabilité gouvernementale et les incertitudes liées à des réformes structurelles comme la fiscalité et le système social. L’écart de rendement des obligations souveraines françaises vs allemandes est devenu un thermomètre de cette défiance.