Longtemps considérées comme de simples souvenirs ou réserves d’or oubliées, certaines pièces de 20 francs en or redeviennent particulièrement attractives. Une conjonction de facteurs historiques, économiques et émotionnels contribue à cette escalade de leur valeur apparente, jusqu’à susciter, pour quelques exemplaires rares, des prix dépassant tous les standards.
Une ruée vers l’or au parfum de nostalgie
Les pièces de 20 francs en or, plus connues sous les appellations « Napoléon », « Marianne Coq » ou encore « Turin », ont retrouvé une nouvelle notoriété. Si leur valeur intrinsèque est principalement indexée sur le cours de l’or, certains modèles rares ou en parfait état de conservation attirent les projecteurs des collectionneurs.
Un regain alimenté par une quête de placement tangible, face à une inflation persistante depuis la pandémie et aux inquiétudes géopolitiques. Le marché, dopé par des plateformes de revente entre particuliers et des maisons spécialisées, rend la compétition plus visible, souvent plus acharnée aussi.

De 600 à 700 000 euros : les extrêmes d’un même format
À première vue, la mention d’acheteurs qui se livreraient bataille pour acquérir certaines pièces à 17 000€ paraît audacieuse. En réalité, la grande majorité des pièces de 20 francs or (en particulier les « Coq Marianne » frappées entre 1899 et 1914) se négocient entre 600€ et 700€, selon leur état et la quantité achetée. Par exemple, le site APMEX note un prix unitaire autour de 664 dollars (env. 610€).
Mais quelques pièces échappent à cette logique pondérée. La plus emblématique ? La très rare pièce de 20 francs Turin datée de 1932. Connue à seulement une vingtaine d’exemplaires, elle a battu des records lors d’enchères spécialisées, culminant à 701 000€ en 2013 selon lesdechargeurs.fr.
Une rareté qui fait grimper les enchères
Dans le petit monde des numismates, l’état de conservation est déterminant. Une pièce en état « Fleur de coin » — c’est-à-dire qui n’a jamais circulé et ne présente aucun défaut — peut franchir allègrement la barre des 10 000€, voire atteindre les 17 000€ évoqués, lorsqu’elle cumule année exceptionnelle et surface parfaite.
« J’ai vendu une pièce Napoléon III tête nue, millésime 1856A, frappée à Paris, pour 14 500€. Elle était sous capsule scellée depuis les années 60 par un notaire. Un passionné m’a contacté depuis Montréal. Une vraie chasse au trésor. » — Philippe G., numismate indépendant à Bordeaux.
Le marché des pièces Napoléon : données actuelles
Voici un aperçu des prix observés ces derniers mois pour les types de pièces les plus fréquentes :
Type | Période | Valeur moyenne (2025) |
---|---|---|
Napoléon III Laurée | 1861 – 1870 | 590 – 650€ |
Marianne Coq | 1899 – 1914 | 610 – 664€ |
Refrappes Pinay | 1951 – 1960 | 620 – 700€ |
Les prix peuvent grimper de 5 à 15% lors des périodes de stress économique, note lcdor.fr. La prime de la pièce par rapport à sa valeur en or pur peut alors atteindre 20% ou davantage.

L’ombre des contrefaçons : vigilance de rigueur
Ce marché accentué attire également les faussaires. Les experts estiment que 0,02% des pièces en vente pourraient être des copies améliorées ou des pièces originales maquillées pour paraître « non circulées ». Le site AuCoffre.com recommande de ne jamais acheter une pièce à plus de 1 000€ sans vérification par un professionnel, la provenance certifiée faisant foi.
Une autre mise en garde concerne le millésime : les années modifiées ou les refrappes déguisées sont des pratiques rares mais ciblées par des faussaires. L’absence de certificateur légal ou la méconnaissance de l’acquéreur suffisent à faire passer une pièce très ordinaire pour un trésor numismatique.
FAQ : Les clés pour mieux s’y retrouver

Quelle est la différence entre les pièces de 20 francs en or avec le coq et celles avec l’effigie de Napoléon III ?
Les pièces à l’effigie de Napoléon III ont été frappées entre 1852 et 1870, souvent avec une tête nue ou laurée. Celles avec le coq représentent la République et ont couvert la période 1899 à 1914, avec des refrappes postérieures sous la IVe République. Leur style et leur rareté varient grandement.
Pourquoi les pièces de 20 francs en or sont-elles si recherchées par les collectionneurs ?
Outre leur teneur en or pur (5,8g), elles incarnent des périodes politiques emblématiques. Certaines années sont rares, d’autres ont été peu utilisées ou retirées rapidement. Le récit historique, la conservation parfaite ou une erreur de frappe peuvent doper leur désirabilité.
Quelle est la valeur actuelle des pièces de 20 francs en or les plus rares ?
Les pièces exceptionnelles comme la Turin 1932 peuvent dépasser les 700 000€. Pour des exemplaires moins uniques mais en parfaite condition, les prix oscillent entre 3 000€ et 17 000€, suivant les confirmations contradictoires des maisons d’expertise.
Comment la qualité de la pièce influence-t-elle sa valeur ?
- État « fleur de coin » : valorisation maximale :
- Présence de rayures ou d’usure : perte de 20 à 60% du potentiel
- Provenance scellée : facteur de confiance ajouté
Quels sont les avantages d’investir dans des pièces de 20 francs en or par rapport aux autres types d’or ?
Ces pièces sont fractionnables, liquides et historiquement reconnues. Elles combinent la couverture contre l’inflation avec une dimension patrimoniale. Contrairement aux lingots, elles peuvent contenir une prime intéressante selon la demande des collectionneurs.
Derniers mots
Toutes les pièces de 20 francs ne feront pas fortune. Mais certaines, bien conservées, peuvent transformer un tiroir oublié en véritable rendez-vous avec l’histoire économique et monétaire. Entre placement alternatif et mémoire frappée, elles suscitent un intérêt qui dépasse leur poids en or.