Dans mon bureau, parmi quelques pièces oubliées au fond d’une coupelle, j’ai récemment retrouvé un exemplaire qui allait me mener, malgré moi, sur la trace d’un phénomène passé inaperçu pendant des années : une pièce de 2 euros espagnole frappée en 2012, anodine en apparence, mais qui intéresse aujourd’hui vivement les collectionneurs.
Un défaut discret… qui change tout
C’est une édition bien connue des numismates : celle célébrant le dixième anniversaire de l’euro. Émise par l’Espagne en 2012 à hauteur de huit millions d’exemplaires selon les données de la Monnaie Royale d’Espagne, cette pièce en apparence classique présente, pour une fraction d’entre elles, une anomalie visuelle étonnante — et visible à l’œil nu pour les plus attentifs.
Sur la tranche de certains exemplaires, les étoiles européennes, normalement uniformes, apparaissent légèrement plus grandes. Ce détail, a priori infime, révèle une erreur de fabrication passée inaperçue jusqu’à ce que des collectionneurs le repèrent sur le marché secondaire. L’estimation est aujourd’hui plutôt stable : 70 000 à 100 000 pièces comporteraient cette irrégularité.
À la loupe, le contraste est flagrant lorsqu’on compare avec une pièce équivalente non affectée. Cela a suffi à réveiller l’intérêt des passionnés.
Je suis tombé dessus par hasard, en vidant les fonds de poches pour compléter une collection spécialisée, raconte Mathieu Laroque, collectionneur amateur basé à Bordeaux. D’abord sceptique, j’ai comparé avec d’autres pièces de la même série. Les étoiles étaient clairement plus épaisses, plus larges. C’est ça qui a tout changé.

Une valorisation progressive et bien réelle
Avant que ce petit détail ne devienne un critère distinctif, ces pièces circulaient librement, souvent sans éveiller l’attention. Aujourd’hui, leur prix sur le marché s’étale entre 60 et 300 euros selon l’état de conservation et la rigueur de l’identification. Des professionnels du secteur jugent cette tendance logique, à l’instar du site emonnaies.fr qui répertorie les versions les plus rares et recherchées.
Le site officiel du ministère espagnol de l’Économie (economia.gob.es) référence bien cette édition, sans toutefois mentionner l’erreur. Un oubli qui rend ce cas encore plus équivoque. Et les spéculateurs ne s’y trompent pas.
Un marché des anomalies bien structuré
Alors que certaines erreurs de frappe sont discrètes ou inaccessibles, celle-ci attire par sa rareté et son accessibilité modeste. D’autres pièces ont atteint des niveaux bien plus fous, comme l’indiquent plusieurs sources dont Sud Ouest :
- Allemagne 2008 — Frontières manquantes : jusqu’à 2 000 €
- Monaco 2007 — Édition Grace Kelly : entre 600 et 1 000 €
- Vatican 2004 — 75e anniversaire : environ 100 €
En comparaison, la pièce espagnole reste accessible, mais attire un intérêt croissant grâce à cet écart discret et à sa disponibilité encore plausible dans les circuits.
Sept ans sans soupçon : que s’est-il passé ?
La plupart des pièces fautées sont repérées dès leur mise en circulation, ou dans les mois qui suivent. Alors pourquoi cette variante a-t-elle mis tant de temps à émerger publiquement ? Selon plusieurs experts interrogés, cette erreur aurait été perçue comme une variation normale de production. Ce n’est qu’en croisant plusieurs exemplaires que le défaut devient évident.
Les plateformes d’échange, comme les forums spécialisés (Numismatic France), ont joué un rôle clé dans la révélation de ce cas il y a quelques années. Depuis, les pièces repérées ont été catégorisées, et les collectionneurs plus aguerris redoublent d’attention.
Une vigilance qui peut payer
Tout le monde peut tomber, un jour, sur une pièce de ce type. Encore faut-il savoir quoi regarder. Les faces illustrées, les tranches, les détails géographiques ou symboliques sont les premiers indices d’un potentiel écart de série. Examiner attentivement les étoiles, les lettrages et les erreurs de gravure peut se révéler payant.
FAQ sur les pièces rares de 2 euros
Quelle est la valeur actuelle de cette pièce de 2 euros avec l’erreur sur les étoiles ?
Elle varie entre 60 et 300 euros selon l’état de la pièce. Un exemplaire en très bon état ou certifié peut dépasser ces montants s’il est bien identifié.
Y a-t-il d’autres pièces de 2 euros avec des erreurs similaires qui sont rares ?
Oui. En plus de celle-ci, plusieurs sont réputées pour leur rareté :
Pays | Année | Anomalie | Cote actuelle |
---|---|---|---|
Allemagne | 2008 | Carte sans frontières | Jusqu’à 2 000 € |
Monaco | 2007 | Portrait de Grace Kelly | 600 – 1 000 € |
Vatican | 2004 | Émission limitée | Environ 100 € |
Comment puis-je identifier une pièce de 2 euros rare parmi celles que je possède ?
Comparez-la à des modèles officiels disponibles sur le site euro-coins.info ou sur des bases spécialisées. Prêtez attention aux moindres détails visuels : motifs, année, bordures, inscriptions anormales.
Quels sont les critères pour qu’une pièce de 2 euros devienne rare et précieuse ?
Les principaux critères sont :
- Un tirage très limité (moins de 100 000)
- Une erreur de frappe ou de dessin
- Une commémoration d’un événement emblématique
- Son état : non utilisée (UNC) ou sortie de rouleau
Où puis-je vendre une pièce de 2 euros rare pour obtenir le meilleur prix ?
Plusieurs options :
- Sites spécialisés comme numisbids.com
- Enchères eBay (en vérifiant les ventes réalisées)
- Marchands numismatiques agréés
- Bourses spécialisées ou salons dédiés
Chaque pièce de 2 euros n’est pas un trésor, mais certaines cachent des histoires que seuls les plus vigilants sauront raconter. Celle-ci, après sept ans d’oubli, en est un bon exemple. Reste à savoir combien dort encore au fond de nos porte-monnaie.