Avec l’augmentation du nombre de conducteurs âgés, les règles évoluent. En 2025, de nouvelles conditions s’imposent aux seniors au-delà de 75 ans pour continuer à prendre le volant.
Le mythe d’un seuil automatique à 75 ans
« Après 75 ans, voici les nouvelles obligations pour continuer à conduire » : cette phrase, devenue virale sur les réseaux, donne l’impression d’une réforme brutale pour tous les conducteurs âgés. Pourtant, la réalité est plus nuancée. Il ne s’agit pas d’une obligation automatique de suspension ou de retrait du permis à âge fixe, mais d’un nouveau cadre qui articule le maintien de l’autonomie avec une exigence de sécurité accrue.
À compter de cette année, les conducteurs âgés de 75 ans et plus sont soumis à des contrôles spécifiques. La France suit ainsi une tendance amorcée dans plusieurs pays européens, avec des tests visant à garantir la capacité à conduire dans de bonnes conditions de sécurité. Ces mesures se veulent progressives, ciblées et personnalisées.

Un contrôle médical désormais imposé tous les deux ans
Le cœur du dispositif repose sur un contrôle médical obligatoire tous les deux ans pour les conducteurs à partir de 75 ans. Le site cartegrise.com confirme notamment ce point : c’est l’aptitude physique et cognitive qui est évaluée, non l’âge seul.
- Évaluation médicale : vue, audition, réflexes, coordination, fonctions cognitives.
- Fréquence : tous les 24 mois.
- Médecin agréé : obligatoirement choisi dans une liste préfectorale.
- Coût moyen : entre 50 et 80 euros selon la région.
En cas d’avis favorable, le conducteur peut poursuivre sa vie au volant sereinement… jusqu’au prochain contrôle. En revanche, un doute sur ses capacités peut entraîner des examens complémentaires.
Vers une généralisation des tests de conduite en conditions réelles ?
Pour certains profils – notamment en cas d’antécédents médicaux ou de signalement lors du contrôle – un test pratique de conduite peut être exigé. Cette épreuve ne se veut pas punitive, mais préventive. Elle permet de vérifier la maîtrise du véhicule et l’adaptation aux infrastructures et nouvelles aides à la conduite, comme le freinage automatique ou l’assistance de maintien dans la voie.
« J’ai passé le test de conduite à ma demande, après mon AVC léger, je voulais être sûr, pour moi et pour les autres », m’a confié Lucienne, 78 ans, habitante de Montauban.
“Après 75 ans, voici les nouvelles obligations pour continuer à conduire en France”, j’ai entendu ça à la télé, mais en fait, ce n’est pas si automatique. J’ai surtout eu un bon accompagnement. Mon médecin traitant m’a orientée, et j’ai passé les examens rapidement.
Le coût d’un test de conduite varie selon les centres, avec une moyenne de 100 à 150 euros. Dans certains cas, ce test peut donner lieu à une restriction du champ de conduite.
Des restrictions progressives selon les cas
Lorsque l’aptitude est partiellement altérée, mais ne justifie pas un retrait de permis, des mesures intermédiaires peuvent être décidées par le préfet, sur recommandation médicale :
- Conduite uniquement de jour
- Interdiction d’emprunter les autoroutes
- Obligation d’équipements spécifiques type capteurs de recul, aides vocales
Une circulaire publiée sur retraiteplus.fr rappelle que ces restrictions cherchent à prolonger l’autonomie des personnes, sans mettre en danger les autres usagers de la route.
En cas d’échec : suspension, remise à niveau ou retrait
Lorsque le contrôle médical ou le test de conduite est jugé non concluant, plusieurs scénarios existent :
Situation | Conséquence |
---|---|
Inaptitude partielle | Stage de remise à niveau (7 à 15 heures) |
Refus de test médical | Suspension administrative du permis |
Inaptitude grave | Retrait définitif du titre |
Un délai peut être accordé au conducteur pour effectuer les démarches correctrices : c’est peut-être de là que vient l’idée d’un « délai de 3 mois ». Mais cette durée reste à l’appréciation des autorités préfectorales et n’est pas figée dans la réglementation actuelle.
Une tendance européenne, une responsabilité collective
La France n’innove pas seule. En Espagne, des tests sont systématisés dès 65 ans. Au Portugal, ils deviennent plus fréquents passé 70 ans. D’après les chiffres relayés sur passersonpermisenprovince.fr, 24 % des tués sur la route en 2024 étaient des seniors. La population vieillit, et les risques évoluent. En comparaison, le taux de mortalité routière des 75 ans dépasse de 40 % la moyenne nationale selon la Sécurité routière.
La question reste sensible. Certains y voient une stigmatisation de l’âge. D’autres une mesure de bon sens. Le débat est lancé et il ne fait sans doute que commencer.
Quels sont les critères pour passer un test de conduite après 75 ans ?
Le test n’est pas systématique : il intervient en cas de doute médical lors du contrôle de routine, ou à la suite d’un accident ou d’un signalement. Le médecin agréé peut le recommander, mais la décision finale appartient à la préfecture.
Comment se préparer efficacement à un test de conduite pour seniors ?
Des auto-écoles proposent des stages spécifiques. Ces remises à niveau incluent une révision du code, des entraînements en conditions réelles, et parfois des modules d’adaptabilité aux aides à la conduite modernes.
Quels sont les coûts associés aux tests médicaux pour les seniors ?
Le contrôle médical coûte entre 50 et 80 €. Il reste à la charge du conducteur. Le test pratique, s’il est demandé, peut atteindre 150 €, variable selon les structures.
Quelles sont les alternatives si un senior échoue à un test de conduite ?
Une formation de remise à niveau est possible. Elle dure entre 1 semaine et 2 semaines. En cas de validation de cette formation, un nouvel examen peut être planifié pour réévaluer l’aptitude.
Comment les autres pays européens gèrent-ils la conduite des seniors ?
L’Espagne impose un contrôle médical dès 65 ans. Le Portugal augmente leur fréquence à partir de 70 ans. L’Italie réfléchit à un dispositif similaire. La tendance est nette : avancer la prévention plutôt que d’attendre des drames pour agir.