Le mois de mai, avec ses jours fériés positionnés en milieu de semaine, reste une anomalie dans le calendrier professionnel français. S’il est souvent célébré dans les conversations autour de la machine à café, il dérange plus qu’il ne ravit certains salariés.
Une majorité qui plébiscite les ponts plutôt que leur suppression
Contrairement à ce que pourrait laisser entendre une première lecture rapide des données disponibles, les ponts de mai ne semblent pas tant menacés que cela. En réalité, loin d’un rejet massif, 65 % des salariés français prévoient de poser des congés pendant les ponts de mai 2025, selon une étude CSA pour Booking.com. Ce chiffre grimpe à 71 % pour les moins de 35 ans.
C’est donc une volonté d’en profiter qui domine, pas un souhait de les supprimer. Pourtant, chez certains travailleurs, un sentiment de ras-le-bol s’installe.
« Honnêtement, on a déjà nos sept semaines de congés payés dans l’année, alors les ponts, ça devient plus une galère pour l’organisation qu’un vrai bonus. Tout le monde part en même temps, les collègues sont absents, les boîtes tournent au ralenti » — témoigne Jérôme, cadre dans les transports à Lyon.

Un mois à part sur le calendrier
Le mois de mai concentre plusieurs jours fériés, souvent placés les mardis ou jeudis. Une situation qui encourage la prise de congés pour créer ces fameux « ponts ». Selon les données de la CFDT, les jours à poser en mai 2025 permettent de maximiser les repos avec très peu de jours de congés effectifs utilisés. Cela rend les ponts très séduisants sur le papier, mais dans la pratique, tout le monde ne suit pas.
- Le 1er mai tombe un jeudi
- Le 8 mai, également un jeudi
- Le 29 mai (Ascension) est aussi placé un jeudi
Ces positions ouvrent la voie à trois week-ends prolongés potentiels pour une minorité d’effort.
Une charge inégale au sein des entreprises
Mais cette flexibilité exceptionnelle ne bénéficie pas à tous. Selon une enquête Qapa.fr, près d’un salarié sur deux (47 %) ne fait aucun pont en mai. Plusieurs raisons invoquées : impératifs professionnels, refus de l’employeur ou simple désintérêt. Dans certains secteurs, comme la restauration, le commerce de proximité ou la santé, ces périodes sont même parmi les plus intenses de l’année.
Du côté des employeurs, ce fractionnement du mois de mai est perçu comme une désorganisation. D’autant plus quand il s’agit de gérer un flux continu de demandes de congés, alors que la productivité est mise en pause.
Un impact économique non négligeable
L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) chiffre le coût d’un jour férié en semaine à environ 0,06 point de PIB. En mai 2025, les pertes potentielles s’élèveraient à plus de 7 milliards d’euros. Si les salariés s’offrent quelques jours d’air, l’économie, elle, s’essouffle.
Des congés payés déjà généreux ?
Selon les textes encadrés par le ministère du Travail, tout salarié bénéficie de 2,5 jours ouvrables de congés payés par mois de travail effectif. Cela représente officiellement 30 jours ouvrables, soit 5 semaines. Si on inclut les week-ends, on tourne en réalité autour des fameuses 7 semaines évoquées par de nombreux salariés.
Ce volume de congés alimente l’opinion de certains, comme Jérôme, pour qui les ponts apparaissent comme une redondance, presque une contrainte collective — sociale et économique — de plus en plus obsolète dans certaines industries.
FAQ : regards croisés sur les ponts de mai
Quels sont les avantages et inconvénients des ponts de mai pour les entreprises ?
Les ponts permettent aux salariés de se ressourcer avec un faible coût en jours de congés. Cependant, pour les entreprises, cela provoque une désorganisation des plannings, une baisse de productivité et parfois des retards accumulés, surtout si plusieurs employés posent des congés simultanément.
Comment les travailleurs peuvent-ils optimiser leurs congés en mai 2025 ?
En posant trois jours stratégiques — les vendredis 2, 9 et 30 mai — un salarié peut obtenir trois week-ends de quatre jours pour seulement trois jours de congés. La CFDT propose sur son site des conseils pour planifier ces périodes efficacement.
Quelle est la tendance des jeunes salariés concernant les ponts de mai ?
Les moins de 35 ans sont les plus enclins à profiter des ponts. Selon l’étude CSA/Booking.com, 71 % d’entre eux envisagent de poser des jours pendant ces périodes. Cette génération semble davantage orientée vers l’optimisation du temps personnel.
Quels sont les impacts économiques des ponts de mai sur les entreprises ?
Ils sont estimés à 7 milliards d’euros de baisse de PIB en mai 2025, d’après l’OFCE. Le ralentissement d’activité est particulièrement notable dans les secteurs dépendants des flux continus, comme l’industrie ou la logistique.
Comment les employeurs peuvent-ils gérer les demandes de congés pendant les ponts de mai ?
Le code du travail permet à un employeur d’imposer ou de refuser des congés sur justification organisationnelle. De plus, comme le précise le site Lucca, il est possible d’aménager des plannings tournants ou de négocier des jours de télétravail pour maintenir l’activité sans pénaliser les équipes.