Les résultats de l’enquête sont tombés : 54 % des Américains veulent écarter Elon Musk dès les prochaines décisions

Mathias Debroize
Mathias Debroize
Master 2 en finance, régulateur des marchés financiers
Entre contestation croissante et débat sur l’influence privée dans l’action publique, une figure divise plus que jamais aux États-Unis.

La question aurait pu paraître incongrue il y a quelques années. Et pourtant, elle s’installe désormais au cœur du débat politique américain : faut-il écarter Elon Musk des décisions gouvernementales ?

Musk, entrepreneur devenu décideur contesté

Depuis sa nomination controversée en 2024 en tant que conseiller spécial au sein du Département de l’Efficacité gouvernementale (DOGE), Elon Musk est devenu un symbole du tournant radical opéré par l’administration Trump. Si certains saluent sa volonté de « rationaliser l’État » et ses annonces de réduction de la bureaucratie, de nombreuses voix s’élèvent face à son style abrupt, son omniprésence, et surtout, sa légitimité.

Un chiffre récemment publié par Pew Research synthétise cette fracture : 54 % des Américains interrogés ont désormais une opinion défavorable de Musk. Et ce n’est pas simplement une question d’image. Dans une enquête menée début avril par Politico, 57 % des sondés désapprouvent sa gestion au sein du DOGE.

Des décisions musclées qui alimentent la défiance

Parmi les actions qui cristallisent les critiques, les coupes massives dans la fonction publique fédérale sont en tête. Ces mesures, que Musk qualifie lui-même de nécessaires pour « réduire le gaspillage de l’État », touchent plusieurs secteurs vitaux. D’après un sondage CBS News de mars 2025, 59 % des Américains estiment que ces réductions d’effectifs menacent des services publics essentiels.

Perception publique de l’action de Musk

Thèmes évalués % d’opinions défavorables
Gestion du DOGE 57 %
Réduction des effectifs fédéraux 59 %
Influence excessive sur le gouvernement 55 %
Conflits d’intérêts perçus 52 %

Le rejet ne s’arrête pas à ces chiffres. Au fil des semaines, un mot revient de plus en plus souvent dans les commentaires des citoyens interrogés : influence.

« Je n’ai rien contre Musk dans le privé. Qu’il vende des voitures et des fusées, tant mieux. Mais qu’il décide de fermer des services dans mon école, ou qu’il parle à la place des fonctionnaires, c’est non. On ne l’a pas élu. » — Rachel Evans, mère de famille et enseignante à Harrisburg (Pennsylvanie)

Un clivage politique profond

La polarisation de l’opinion autour de Musk est frappante. Selon Koha, 96 % des électeurs démocrates estiment qu’il a trop d’influence sur les décisions gouvernementales, contre seulement 16 % des républicains. Les indépendants se montrent eux aussi critiques : 56 % d’entre eux voudraient le voir se retirer des affaires publiques.

  • Chez les Républicains : 78 % considèrent son influence légitime
  • Chez les Indépendants : 56 % jugent qu’il doit être écarté
  • Chez les Démocrates : 96 % dénoncent une domination malsaine

Des inquiétudes sur des intérêts personnels

Certains électeurs dénoncent une possible confusion d’intérêts entre ses casquettes entrepreneuriale et politique. Une enquête publiée par le YouGov Panel (février 2025) révèle que 52 % des Américains soupçonnent Musk de manipuler les décisions de l’État pour servir ses entreprises. Ce soupçon monte à 81 % chez les Démocrates.

Un symbole d’un État technique, mais conflictuel

Ces tensions ne sont pas seulement dues à la personnalité de Musk. Elles renvoient à un débat plus large sur le rôle de l’État et l’influence des grandes fortunes dans les politiques publiques. La fermeture partielle du Département de l’Éducation, annoncée par Musk, est un tournant décisif. Selon une étude de Politico publiée fin avril, 66 % des Américains s’y opposent clairement.

Musk, longtemps applaudi pour ses innovations technologiques, semble désormais cristalliser une crainte vieille comme la démocratie : que des intérêts privés dictent l’agenda du bien commun. Et le contraste est saisissant : selon l’étude conjointe de YouGov et The Economist (avril 2025), son taux de désapprobation national dépasse désormais celui de Donald Trump (57 % contre 55 %).

Questions fréquentes

Quels sont les principaux arguments des Américains contre Elon Musk ?

Les critiques se concentrent sur plusieurs aspects : sa gestion autoritaire du DOGE, les restructurations massives sans concertation, une influence perçue comme démesurée, et des soupçons persistants de conflit d’intérêts, notamment en faveur de ses sociétés comme SpaceX ou Tesla.

Comment les opinions sur Elon Musk varient-elles selon les partis politiques ?

Très fortement. 96 % des Démocrates veulent qu’il soit écarté, contre 16 % des Républicains. Les indépendants penchent également vers le rejet à 56 %. Le clivage montre à quel point sa présence politise l’action publique.

Quelle est la perception des Américains sur les coupes budgétaires menées par Musk ?

Près de 60 % des sondés estiment que ces réductions menacent des postes vitaux dans l’éducation, la santé et les services sociaux. Pour beaucoup, il ne s’agit pas simplement d’un rééquilibrage budgétaire, mais d’un démantèlement mal anticipé.

Quels sont les impacts perçus des actions d’Elon Musk sur les services publics ?

Les Américains pointent la baisse de qualité des services administratifs, des dysfonctionnements dans les agences locales, et une perte de confiance dans les institutions. Plusieurs enseignants et médecins ont dénoncé une pression accrue et une perte de moyens.

Comment les médias couvrent-ils les opinions des Américains sur Elon Musk ?

Les grands médias comme Politico, CBS News et Pew Research documentent en détail l’évolution de son image publique. Si certains éditoriaux louent son audace, la majorité des reportages relayent une inquiétude croissante sur son impact démocratique.

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