C’était impensable jusqu’à maintenant : un lycée de Reims célèbre des succès inédits en arts plastiques

Mathias Debroize
Mathias Debroize
Master 2 en finance, régulateur des marchés financiers
Une dynamique artistique inattendue anime plusieurs lycées de Reims, où élèves et enseignants transforment les pratiques pédagogiques traditionnelles.

Dans une ville longtemps perçue comme discrète sur la scène de l’enseignement artistique secondaire, certains établissements rémois créent la surprise. Au cœur de cette transformation : un lycée en particulier multiplie les succès pédagogiques dans une discipline rarement mise en tête d’affiche – les arts plastiques.

Quand un établissement général défie les attentes

“C’était impensable jusqu’à maintenant” m’a confié Mathilde Langlois, professeure d’arts plastiques au lycée Colbert à Reims. Longtemps cantonné à son image classique de lycée généraliste, l’établissement se retrouve aujourd’hui au centre d’une effervescence artistique peu commune. L’élément déclencheur ? Une formation spécifique qui affiche complet chaque année, la CPES-CAAP, prépa publique de haut niveau en arts.

Depuis sa création il y a huit ans, la Classe préparatoire aux études supérieures – Classe d’approfondissement en arts plastiques (CPES-CAAP) du lycée Colbert connaît une croissance continue. Avec pas moins de 198 candidatures reçues pour 24 places en 2025 selon les données officielles de Parcoursup, la pression à l’entrée témoigne de l’intérêt croissant des étudiants pour une formation publique rigoureuse et accessible.

Formation intense, ambitions élevées

Le contenu du programme est structuré sur 32 heures hebdomadaires combinant pratique artistique, histoire de l’art, méthodologie et accompagnement personnalisé. Ce niveau d’encadrement, bien supérieur à une filière classique, permet aux élèves de construire des dossiers solides pour passer les concours des grandes écoles d’art : Beaux-Arts de Paris, EnsAD, Villa Arson, etc.

Le site académique précise que 15 heures sont consacrées à la pratique en atelier chaque semaine (pedagogie.ac-reims.fr). À cela s’ajoutent des workshops réguliers menés avec des artistes contemporains actuellement en résidence. La transversalité avec d’autres domaines, comme les humanités ou les sciences, y est fortement encouragée.

“Nos élèves ne sont plus de simples lycéens : ce sont déjà des praticiens engagés. Certains exposent, d’autres reçoivent des mentions au concours national”, affirme Mathilde Langlois avec une pointe d’orgueil, mais sans exagération. “Ils se rendent compte qu’ils peuvent rivaliser avec des élèves de prépas privées parisiennes.”

Derrière Colbert, d’autres avancées notables

Ce rayonnement du lycée Colbert ne masque pas les autres efforts notables à travers la ville. Le lycée Marc Chagall, par exemple, avec sa filière STD2A (design et arts appliqués), maintient un excellent taux de réussite au bac — 96% en 2024, dont 73% avec mention (Le Figaro étudiant).

Au lycée Jeanne d’Arc, l’approche est résolument interdisciplinaire : les élèves de première spécialité ont participé à la création d’une exposition complète, développant catalogues, cartels bilingues et même audioguides en anglais (ac-corse.fr).

L’art en réseau, de la salle de classe à la galerie

Les alliances extérieures jouent un rôle important. En 2024, le séminaire national des interlocuteurs académiques consacré à l’intelligence artificielle en arts plastiques s’est tenu à Reims. Une reconnaissance implicite de la dynamique locale.

Le musée des Beaux-Arts de Reims, partenaire régulier de plusieurs lycées, a offert aux élèves la possibilité d’exposer leurs œuvres en 2023, notamment dans le cadre d’un projet autour du sculpteur Karl-Jean Longuet. Une démarche qui place l’expression lycéenne au cœur des circuits culturels de la ville.

Les conditions de cette réussite

Établissement Particularité Effectif/Projet
Lycée Colbert CPES-CAAP (prépa publique arts) 24 étudiants/an
Lycée Marc Chagall STD2A, 96% de réussite bac 48 élèves/filière
Lycée Jeanne d’Arc Exposition interdisciplinaire 12 projets en 2024

Quels sont les projets les plus marquants des élèves en arts plastiques au lycée Colbert ?

Certains ont collaboré avec le festival « Interstice » à Reims, d’autres ont monté des performances publiques en milieu urbain avec captation audiovisuelle. Un groupe travaille actuellement à une installation immersive autour du thème du corps en mutation, en lien avec le cycle « art et sciences » de l’académie.

Comment le lycée Colbert de Reims soutient-il les élèves dans leur développement artistique ?

Au-delà des heures en atelier, les élèves bénéficient de bilans personnalisés mensuels, de visites organisées dans des musées partenaires et de conférences régulières. L’implication du corps enseignant et des intervenants extérieurs crée un climat pédagogique stimulant.

Quelles sont les différences entre les classes d’arts plastiques au lycée Colbert et à d’autres lycées de Reims ?

Colbert propose une classe préparatoire publique, équivalente à une hypokhâgne artistique, tandis que d’autres établissements comme Chagall ou Clemenceau s’orientent vers des enseignements de spécialité ou technologiques. L’intensité de la CPES-CAAP, avec ses exigences de production et d’analyse, en fait une exception dans la région.

Quels artistes contemporains sont étudiés dans les classes d’arts plastiques au lycée Colbert ?

Les étudiants travaillent autant sur Ed Atkins ou Laure Prouvost que sur des figures plus classiques comme Nancy Spero ou Christian Boltanski. Des artistes locaux, comme la plasticienne Émilie Zanon, viennent aussi animer des workshops ou présenter leurs recherches.

Comment les élèves du lycée Colbert préparent-ils leurs concours en arts plastiques ?

La préparation combine constitution de portfolios, projets artistiques personnels, entretiens simulés et cours théoriques. Un suivi étroit est assuré pour adapter la candidature au profil de chaque école. L’objectif : ne pas formater, mais affûter.

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