Les conséquences d’un mode de vie sédentaire sur les jeunes se révèlent plus vastes et plus hétérogènes qu’on ne l’aurait cru il y a dix ans.
Une forme physique en forte baisse au sud de l’Europe
En croisant des données de santé publique, des enquêtes de terrain et des études longitudinales, un constat se dégage : les adolescents du sud de l’Europe présentent non seulement une forme physique sensiblement inférieure, mais aussi une accumulation plus marquée de graisse abdominale que leurs voisins du nord.
Selon une étude coordonnée par l’Université de Grenade, impliquant plus de 3 500 adolescents dans dix pays européens, les jeunes Grecs, Italiens et Espagnols affichent un taux d’obésité abdominale 42 % plus élevé et une forme physique 28 % inférieure à ceux du centre et nord de l’Europe (source : canal.ugr.es).

Des chiffres qui varient selon la région
Certains pays affichent des taux préoccupants :
- 63 % des garçons et 54 % des filles sont en surpoids ou obèses dans les pays du sud (Precidiab)
- Plus de 8 heures par jour passées en activité sédentaire pour certains adolescents
- Seulement 16 % d’adolescents du sud atteignent les recommandations en activité physique contre 34 % dans le nord (Euractiv)
Ce déséquilibre se reflète également dans les résultats comparés :
Paramètre | Sud de l’Europe | Nord de l’Europe |
---|---|---|
Obésité abdominale | 37 % | 22 % |
Heures sédentaires/jour | 8h15 | 6h50 |
Adolescents actifs | 15 % | 34 % |
« Je passe au moins six heures par jour devant un écran, entre cours, télé et réseaux, confie Yannis, 15 ans, originaire d’Athènes. À l’école, on a sport une fois par semaine, mais c’est pas intense. Et dehors, y’a pas vraiment d’espace pour bouger. »
Un lien direct avec des risques multiples à moyen et long terme
La graisse abdominale ne se limite pas à une problématique esthétique. Elle s’avère particulièrement dangereuse pour les adolescents dont les organismes sont encore en développement. Le Sénat français, dans un rapport consulté sur senat.fr, indique qu’un tour de taille supérieur à 96 cm multiplie par 24 le risque de diabète de type 2.
Les effets ne s’arrêtent pas là :
- +112 % de risques cardiovasculaires observés chez les adolescents sédentaires (CNRS)
- Doublement des risques de dépression chez les moins actifs (RFI)
Des déterminants sociaux décisifs
Derrière ces chiffres se cachent souvent des réalités sociales. Les enfants dont les parents sont peu diplômés ont deux fois plus de risques d’être obèses, indique un rapport synthétisé sur frequencemedicale.com.
En cause ? Un accès plus restreint à des pratiques sportives, des quartiers moins adaptés aux mobilités douces, et une pression économique pesant sur les habitudes alimentaires.
Des pistes pour inverser la courbe
Les experts convergent sur plusieurs axes d’action pour prévenir cette dynamique :
- Rendre obligatoire l’activité physique quotidienne dans tous les établissements scolaires
- Réaménager les espaces urbains pour les rendre accessibles et sécurisés pour les jeunes
- Limiter l’exposition aux écrans à la maison grâce à un encadrement parental renforcé
Quelles sont les principales différences entre les adolescents du sud et ceux du nord de l’Europe en termes de mode de vie ?
Les adolescents du sud profitent moins d’infrastructures sportives accessibles, passent davantage de temps en activité sédentaire – souvent liée à des loisirs numériques – et rencontrent des contraintes alimentaires dues à un accès inégal à une alimentation saine. Ceux du nord, en moyenne, bougent plus et disposent de meilleures habitudes de déplacement actif au quotidien.
Comment la sédentarité affecte-t-elle la santé mentale des adolescents européens ?
L’inactivité prolongée est associée à une augmentation significative des troubles anxieux, de la dépression et à une baisse globale de l’estime de soi. Ces indicateurs sont renforcés chez les jeunes en situation de surpoids ou d’isolement social.
Quels sont les effets à long terme de l’obésité abdominale chez les adolescents ?
L’excès de graisse viscérale augmente les probabilités de développer plus tôt dans la vie des maladies chroniques telles que le diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires et des troubles métaboliques. Il constitue aussi un facteur de risque pour la stigmatisation sociale.
Quelles initiatives peuvent être mises en place pour réduire la sédentarité chez les adolescents ?
La mise en place de programmes incitatifs à l’école, l’intégration des jeunes aux processus de décision municipaux pour créer des espaces publics adaptés, ainsi que le soutien parental dans la limitation du temps d’écran sont des leviers à considérer.
Comment la prévalence de l’obésité varie-t-elle selon les pays européens ?
Elle est nettement plus forte dans les pays du sud tels que la Grèce, l’Italie et l’Espagne. La Finlande, les Pays-Bas ou encore l’Irlande présentent des niveaux moindres, souvent corrélés à un meilleur accès au sport scolaire et à des politiques de prévention plus structurées dès le plus jeune âge.