Ce phénomène sur la toile a marqué un tournant : 10 kilos évaporés, une attention et créativité renouvelées désormais

Mathias Debroize
Mathias Debroize
Master 2 en finance, régulateur des marchés financiers
Derrière un changement physique impressionnant, c’est un basculement global dans les habitudes numériques et mentales qui a émergé.

Un mouvement discret s’est imposé ces derniers mois sur les réseaux sociaux et les forums spécialisés. Il ne s’agit pas d’un éphémère défi bien-être mais d’une transformation profonde du rapport au corps, à la concentration et à la productivité. Et si perdre 10 kilos n’était que la partie visible d’un changement plus vaste et structuré ?

Un protocole qui s’est imposé sur la toile

Le phénomène a pris forme lentement, grâce aux récits partagés de personnes ayant radicalement modifié leur quotidien. À l’origine : un amalgame singulier de restrictions alimentaires, de discipline numérique stricte et d’entraînements cognitifs poussés. Ce postulat bouscule les approches classiques du bien-être. Pour beaucoup, il a été vécu comme une renaissance mentale.

Perdre 10 kilos, mais pas que

La promesse ? « 10 kilos évaporés, une attention et créativité renouvelées désormais ». Une accroche qui a valu des millions de vues à plusieurs vidéos et publications depuis janvier. Dans les faits, la méthode repose sur trois piliers :

  • Déficit calorique maîtrisé : un régime plafonné entre 1 000 et 1 500 kcal par jour, orienté sur les protéines animales maigres et les végétaux à faible indice glycémique (source).
  • Jeûne intermittent et contrôle glycémique : repas limité à une plage horaire restreinte le soir, de préférence entre 18 h et 20 h, ce qui favoriserait la production de corps cétoniques, sources alternatives d’énergie pour le cerveau (Force Républicaine).
  • Pratique physique quotidienne : intégration de marches à allure soutenue et de sessions de musculation rapide au poids du corps pour activer la dépense énergétique.

Certaines données partagées sur des forums francophones rapportent des pertes de 8 à 12 kilos en un mois, couplées à une amélioration de la qualité du sommeil et de la clarté mentale.

Une discipline numérique radicale

L’aspect nutritionnel n’est qu’un levier. Ce qui distingue ce mouvement, c’est l’instauration de règles strictes sur l’usage du numérique : abandon quasi total des réseaux sociaux en journée, notifications coupées, et travail en sessions de 90 minutes maximum. Cette rigueur améliore la concentration et réduit ce que les neurosciences qualifient de « bruit attentionnel ».

« J’ai arrêté Instagram du jour au lendemain. J’ai aussi supprimé Netflix entre lundi et vendredi. En trois semaines, j’ai perdu 9 kilos et j’arrivais à lire deux heures d’affilée sans me disperser. Je n’avais pas senti ça depuis mes années de fac », m’a confié Suzanne M., ingénieure informatique de 34 ans, qui a documenté sa transformation sur un canal Telegram devenu très actif depuis février.

Ce basculement cognitif repose sur ce que le site Cerveau & Psycho définit comme des « états modifiés de concentration prolongée » : les ondes cérébrales theta, associées à la résolution de problèmes complexes, sont davantage sollicitées dans un environnement pauvre en distractions numériques.

Productivité cérébrale et résilience

Au fil des semaines, une nouvelle routine émerge : alimentation contrôlée, emploi du temps compartimenté, exercices du cerveau (calcul mental, mémorisation, grilles de logique) chaque matin, suivis ou non d’une méditation courte. Cette restructuration génère une boucle bénéfique :

Comportement Effet immédiat Impact à long terme
Réduction calorique Perte de poids
Moins de pics de glycémie
Sensibilité accrue à l’insuline
Moins de fatigue post-repas
Jeûne intermittent Mode céto léger
Clarté mentale
Neuroprotection
Réduction de l’inflammation
Moins d’écrans Concentration accrue Récupération cognitive

Ce type de rigueur s’apparente à une ascèse moderne. Les retours d’expérience collectés dans plusieurs groupes publics indiquent une augmentation perçue de la productivité de 20 à 30 %, bien que ces chiffres restent anecdotiques à ce stade.

Des signaux faibles pour un impact sociétal ?

La conjonction d’un quotidien hyperconnecté, d’une fatigue mentale généralisée et d’un rapport troublé au corps contribuent au succès de ce protocole hybride. Par son caractère viral et son ancrage dans les outils que nous utilisons tous, il soulève des questions quant à nos choix de vie, mais aussi quant à l’éventualité d’un retour à un mode de fonctionnement plus linéaire et sobre.

Certains psychologues y voient une forme de réponse adaptative face aux environnements saturés. Sur l’INRS, les liens entre surcharge cognitive et baisse des performances sont documentés depuis longtemps : l’allégement cognitif via l’auto-discipline pourrait retrouver sa légitimité en période de surcharge numérique.

Quel phénomène sur la toile a marqué un tournant récent ?

Il s’agit d’un ensemble de pratiques mêlant perte de poids structurée, jeûne intermittent, suppression partielle du numérique et routines intellectuelles visant à rétablir une forte clarté mentale. Lié à la fois au biohacking et aux minimalismes numériques, ce courant s’est cristallisé en début d’année autour de témoignages diffusés sur Telegram, Reddit et YouTube.

Comment la créativité et l’attention ont-elles été renouvelées ?

Par l’association de jeûne favorisant la production de cétones (améliorant l’attention) et de phases de travail sans interruption numérique. Des entraînements cognitifs associés à une hygiène de vie stricte ont également permis à certains de signaler des gains de créativité.

Quels sont les impacts de ce phénomène sur la société ?

S’il reste cantonné à des cercles spécifiques, il révèle un besoin grandissant de décroissance mentale et un rejet des sollicitations permanentes. Des écoles et entreprises commencent d’ailleurs à questionner l’hyperconnectivité et l’impact de la charge cognitive.

Quelles sont les principales causes de ce phénomène ?

La lassitude face à la surcharge attentionnelle, les préoccupations physiologiques post-COVID, et le regain d’intérêt pour les performances individuelles dans les milieux indépendants et créatifs sont des facteurs majeurs dans la propagation de ces pratiques.

Comment ce phénomène a-t-il évolué au fil du temps ?

Initialement marginal et alimenté par des blogs confidentiels, le phénomène a pris de l’ampleur avec des relais via les chaînes YouTube francophones et anglophones, utilisant des résultats visuels percutants (avant-après) pour amplifier l’audience. Il est désormais au centre de nombreux débats autour de la « sobriété cognitive ».

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