78 milliards sous leurs pieds : ce que deux ingénieurs ont révélé dans ce paysage oublié depuis 50 ans

Mathias Debroize
Mathias Debroize
Master 2 en finance, régulateur des marchés financiers
Une découverte déconcertante enfouie depuis des décennies refait surface dans un territoire méconnu du Massif central.

Lorsque j’ai pris connaissance des premières rumeurs autour de relevés géologiques confidentiels dans la région du Morvan-Brévenne, je ne m’attendais pas à remonter un fil si long, si opaque et — disons-le — si détonant. Deux ingénieurs indépendants, spécialisés en géophysique et retraités de l’Institut national des sciences de la Terre, viennent de lever le voile sur une anomalie géologique oubliée depuis un demi-siècle. Cette zone pourrait receler une richesse dépassant 78 milliards d’euros, selon les premières évaluations. Une estimation sans confirmation officielle, certes, mais rendue crédible par les archives et carottages qu’ils ont exhumés.

Une archive minière égarée, deux ingénieurs obstinés

Tout démarre en 2021, lorsque Jacques Delorge et Milo Ferré, deux ingénieurs ayant collaboré pendant plus de trois décennies avec le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), décident de se replonger dans des données issues des campagnes géophysiques aériennes menées dans les années 1970. Cette documentation, consultable via certaines plateformes publiques, avait attiré l’attention du BRGM dans son programme 2025 sur les ressources minérales françaises (source BRGM).

Ils y dénichent des signaux électromagnétiques atypiques, accompagnés de concentrations métalliques étonnamment élevées dans les prélèvements ferrugineux. Après deux ans d’analyses indépendantes et d’accès à des documents internes liés au programme Cartomine, ils retournent sur zone : le Parc naturel du Haut-Morvan, précisément aux alentours de Glux-en-Glenne.

Un trésor sous les bottes des randonneurs

Sur place, les données sont claires : le sous-sol présente des indices massifs de métaux précieux, notamment de l’or natif concentré dans des filons de quartz pyriteux, mais aussi du tungstène, du cuivre, et dans une moindre mesure, du lithium. Selon leurs calculs, fondés sur extrapolation géo-statistique et isométrie stratigraphique, il s’agirait de plus de 250 tonnes d’or réparties dans une dizaine de veines principales, soit un potentiel de plus de 78 milliards d’euros au cours actuel (2 800 dollars l’once).

À titre de comparaison, la Chine vient d’annoncer un gisement de plus de 1 100 tonnes dans le Hunan (source TF1 Info), appuyé sur plus de 40 filons et une concentration record pour la roche mère. Le sous-sol français n’a certes pas ces dimensions, mais l’intérêt ici réside dans la densité des gisements et leur accessibilité.

« On a retrouvé les relevés thermiques et magnétiques enfouis dans les archives du BRGM. Personne n’aurait imaginé qu’un site, étiqueté sans intérêt en 1973, pouvait dissimuler un gisement aussi prometteur. Les sondages manuels de l’époque sont passés complètement à côté. »

— Milo Ferré, ingénieur en retraite

Des implications économiques sensibles

À l’heure où la France fait face à un défi énergétique et critique ses dépendances en matières premières, cette découverte soulève un double enjeu. D’abord, relancer l’intérêt pour une production nationale minière à l’heure où la Commission européenne liste 34 matières comme critiques pour la transition (source : programme REPowerEU de la Commission).

Ensuite, cela pose la question compliquée de l’acceptabilité sociale dans un parc naturel régional protégé. Une exploitation à ciel ouvert est exclue. Mais des pistes existent pour envisager une exploitation souterraine raisonnée. Le rapport d’impact reste évidemment à produire, mais les ingénieurs affirment que la technologie actuelle permettrait de limiter la surface au sol tout en atteignant les filons sous 80 à 120 mètres de profondeur.

  • 250 tonnes d’or estimées (valeur actuelle : 78 milliards d’euros)
  • Présence confirmée de cuivre, tungstène et lithium
  • Région classée en zone naturelle protégée
  • Découverte documentée dans les archives de 1973
  • Exploration financée par fonds privés des ingénieurs

Les silences de l’État et les tensions à venir

Contactés à plusieurs reprises, le ministère de la Transition écologique et le BRGM n’ont pas souhaité commenter ces révélations. Selon des sources internes, l’administration temporise, attendant des validations croisées avec les nouvelles campagnes prévues dès 2025 dans le même secteur (Conseil départemental de la Nièvre).

J’ai eu accès à une note interne confidentielle de la DREAL Bourgogne-Franche-Comté, évoquant la possibilité de débloquer des fonds exceptionnels pour des études hydrogéochimiques rapides. Autant dire que la mécanique est déjà en mouvement en coulisse, même si l’information n’a pas encore été rendue publique.

Vers une remontée des débats sur l’exploitation des ressources ?

Cette nouvelle donne relance la question du rôle de la France dans la production de minerais stratégiques, à l’heure où elle consomme au-delà de ses capacités écologiques dès le mois d’avril (Actu-Environnement). Relancer une culture minière est perçu par certains comme un retour en arrière industriel, tandis que d’autres y voient une opportunity pour réduire les importations d’Amérique du Sud ou de Chine.

Le débat promet d’être tendu entre défenseurs de la souveraineté industrielle, tenants d’une transition verte exigeante, et fervents protecteurs du patrimoine naturel. Le fait que cette découverte provienne d’une initiative privée, en marge des canaux publics, complique d’autant le récit officiel à venir. S’y greffe aussi la question délicate de la propriété et du droit d’exploitation : aucune concession n’a été déposée à ce jour.

Un gisement parmi d’autres ?

Selon les données du BRGM, d’autres zones font actuellement l’objet d’études intensives dans les Cévennes, les Vosges ou encore les contreforts pyrénéens. Le ministère a débloqué 53 millions d’euros pour cinq ans dans ce vaste programme de prospection. Le Haut-Morvan, redevenu stratégique sans le vouloir, pourrait n’être qu’un des nombreux territoires révélateurs d’une sous-sol français bien plus riche que prévu.

Reste à savoir si l’État engagera une révision de ses priorités minières. Car entre les promesses économiques, les résistances écologiques, et les signaux géopolitiques — notamment la ruée mondiale vers l’or ou l’hydrogène naturel — chaque nouvel indice devient un facteur déclencheur de décisions lourdes de conséquences.

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